De la sorcellerie à l’herboristerie

La chasse aux sorcières

En osmose totale avec la Nature, libres de toute religion, grandes connaisseuses de plantes médicinales, les « sorcières » ont longtemps vécu en paix, en totale harmonie avec les éléments. Mais connaître les propriétés médicinales ancestrales des plantes signifiait posséder un pouvoir inaccessible au commun des mortels, un savoir empirique mystérieux souvent associé à des croyances païennes, un pouvoir en concurrence directe avec la religion. Alors que dans d’autres continents, les sorciers ou “chamans” sont reconnus, en France et dans le reste de l’Europe, la religion chrétienne s’acharnera avec violence et constance pendant près de deux siècles et pas moins de 80.000 procès à les éradiquer au même titre que les chats noirs ou les corbeaux.

La clandestinité

Ces femmes vont alors entrer dans la clandestinité et continuer d’utiliser discrètement leurs connaissances des plantes et de la nature pour soigner, car là est leur vocation. Malgré les obstacles et les risques de finir brûler vives, elles vont choisir de défier les normes sociales, les contraintes imposées par leur époque, les menaces des monastères qui veulent détenir le monopole de l’usage des plantes. Grâce à ces résistantes, la transmission des vertus des plantes continuera, entre femmes, souvent dans le secret des alcôves, perpétuant ainsi un savoir ancestral.

Le renouveau

Heureusement la Renaissance marquera le début des connaissances scientifiques. Des études sur les plantes et leurs bienfaits sur le corps humain sont menées, la sorcellerie est peu à peu reconsidérée, la pratique de l’herboristerie sort progressivement de l’ombre. Du Moyen Âge à l’ère actuelle, il aura fallu plusieurs siècles pour démystifier l’utilisation des plantes à des fins thérapeutiques en dehors de tout cadre religieux et reconnaître que la plupart des sorcières étaient, au final des herboristes ! Aussi longtemps que nous aurons des plantes qui poussent, nous pourrons pratiquer l’herboristerie et remercier nos aïeules pour leur courage et opiniâtreté. Les plantes constituent un patrimoine universel commun et les herboristes d’inlassables combattants,  passeurs de savoirs.

La vigilance

Mise sous le feu des lumières par le nouvel engouement qu’elle suscite, l’herboristerie actuelle se structure et s’organise mais les enjeux financiers qui se dessinent amènent de nouveaux dangers tels que la  biopiraterie qui fait référence à la privatisation du vivant et des savoirs traditionnels sur la biodiversité, notamment par le biais de brevets. Les biopirates sont des grands groupes qui s’approprient des plantes ainsi que les connaissances et savoir-faire  à travers la propriété intellectuelle notamment auprès de communautés rurales et autochtones les privant du droit même de commercialiser leurs préparations.

Les fédérations professionnelles se battent également pour que les personnes formées à l’herboristerie puissent conseiller sur les propriétés thérapeutiques des plantes et faire évoluer le monopole pharmaceutique. Autrement dit, comment sécuriser l’usage des plantes médicinales pour le consommateur sans pérenniser pour autant une situation de monopole pharmaceutique qui pourrait amener des herboristes passionnés à entrer de nouveau dans une situation de semi-clandestinité 

Le temps d’un sourire……

J’ai mal au dos …….

Les premiers Hommes : « Les animaux mangent cette plante essaie la …. »

3000 ans avant J.-C : « Mange cette plante, cela ira mieux »

L’An 1500 : « Cette plante est issue de pratiques de sorcellerie, c’est l’œuvre du diable »

L’An 1950 : «  Laisse cette potion de grand-mère et prends un comprimé de synthèse»

L’An 2000 : « Les médicaments ont des effets secondaires, tiens essaie cette plante…..» 

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Flore Animale – Herboriste Animalière

 

Mention légale 

Contact : 

Site créé par sandboxcréatives